
- Conférence
Le 3 novembre 2025
de 17:30 à 19:00
Depuis deux décennies, à travers toute l’Europe, des collectifs d’enfants adoptés devenus adultes attirent l’attention sur la manière dont les adoptions ont eu lieu dans les années 60, 70, 80 et 90. En Suisse, l’action a été notamment portée par l’association Back to the Roots, qui a permis de mettre en lumière les irrégularités administratives dans les cas d’adoption d’enfants nés au Sri Lanka. Son engagement a ouvert la discussion dans les sphères politiques et publiques quant à la complicité active de certaines institutions suisses et aux problèmes éthiques de procédés commerciaux ou missionnaires, visant surtout à satisfaire les envies d’enfants de certains couples sous couvert d’aider des enfants. Ces développements ouvrent sur plusieurs questionnements, tels que : comment reconnaitre les torts subis par les enfants adoptés illégalement ? Comment la Suisse peut-elle actuellement remplir ses obligations quant à l’accès aux origines de ces personnes ? Quels enseignements tirer de ces scandales pour le travail social, une profession impliquée de longue date dans l’accompagnement des familles adoptantes ? La motion du Conseiller fédéral Beat Jans (portant sur l’interdiction des adoptions internationales) pose aussi la question de savoir si la Suisse devrait totalement renoncer à l’adoption transnationale. Parallèlement, des recherches inspirées du renouvellement des études de la parenté questionnent la réduction de cette dernière à la double dimension biologique et légale, qui a laissé dans l’ombre l’importance des pratiques du quotidien, et celles de care.
Celin Fässler et Anne Lavanchy vont dialoguer autour de ces enjeux sociaux et scientifiques, en croisant leurs expertises respectives et complémentaires de personne adoptée et d’anthropologue de la parenté, avant d’ouvrir la discussion avec le public